La Miséricorde Divine
Qu’est-ce que la miséricorde ?
Le mot « miséricorde » est issu du mot latin misericordia (de misericors) qui veut dire : « qui le coeur (cor) sensible au malheur (miseria) ».
La miséricorde est donc la sensibilité au malheur d’autrui. Ainsi, Dieu a un cœur sensible à nos peines et il se penche sur notre propre misère.
La miséricorde dans l’Ancien Testament
Le Dieu de l’Ancien Testament est surtout connu pour sa colère et son côté vengeur. Pourtant, Dieu révèle sa miséricorde dès les origines du peuple qu’il a choisi. Dans le livre de l’Exode, il révèlera son Nom à Moïse comme manifestation de sa miséricorde devant la misère de son peuple (Ex 3, 7).
«J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens»
Le peuple d’Israël est aussi constamment remis dans ses malheurs comme dans la prise de conscience de ses fautes, au Dieu des miséricordes. Ainsi à la fin du Livre de Miché (7, 18-19):
« Qui est Dieu comme toi, pour enlever le crime, pour passer sur la révolte comme tu le fais à l’égard du reste, ton héritage : un Dieu qui ne s’obstine pas pour toujours dans sa colère mais se plaît à manifester sa faveur ? De nouveau, tu nous montreras ta miséricorde, tu fouleras aux pieds nos crimes, tu jetteras au fond de la mer tous nos péchés ! »
Ou encore dans le livre de Daniel (9, 8-10) :
« Seigneur, à nous la honte au visage, à nos rois, à nos princes, à nos pères, parce que nous avons péché contre toi. Au Seigneur notre Dieu, la miséricorde et le pardon, car nous nous sommes révoltés contre lui, nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur, notre Dieu, car nous n’avons pas suivi les lois qu’il nous proposait par ses serviteurs les prophètes. »
Et Dieu, inlassablement fait grâce, comme dans le livre d’Osée (11, 8-9) :
« Vais-je t’abandonner, Éphraïm, et te livrer, Israël ? Non ! Mon cœur se retourne contre moi ; en même temps, mes entrailles frémissent. Je n’agirai pas selon l’ardeur de ma colère. »
La miséricorde dans le Nouveau Testament
Au seuil du Nouveau Testament, la Vierge Marie reconnaît dans son Magnificat le don de la miséricorde. Elle y proclame que « sa miséricorde s’étend d’âge en âge ». Et Jésus, par son incarnation, ses paroles et ses actes, manifestera le Cœur miséricordieux de Dieu. Et c’est dans sa passion, sa mort et sa résurrection que la miséricorde et l’amour de Dieu nous sont révélés avec le plus d’intensité.
La miséricorde tient compte de la profondeur de la misère et des besoins de chacun pour apporter une réponse adaptée, comme dans la parabole du Bon Samaritain. Paul témoignera à Timothée :
« Le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ; et moi, je suis le premier des pécheurs. Mais s’il m’a été fait miséricorde. »
Et l’amour de Dieu va toujours plus loin que ce que l’on peut attendre. A Sainte Faustine, Jésus dira ainsi :
« Je ne veux pas punir l’humanité endolorie, mais je veux la guérir, en l’étreignant sur mon cœur miséricordieux. »